Sur un bateau cloué au port par la tempête qui sévit sur San Diego, Californie, Stefano Tarabusi a la lourde tache de présenter en cette fin janvier son bébé, la X-Diavel. Project-leader, Tarabusi est en effet celui qui a eu la mission de marier deux cultures toutes opposées de la moto, l’américaine et l’italienne ; de superviser la gestation du premier cruiser Ducati après avoir envoyé quelques ingénieurs et designers en formation longue durée aux Etats-Unis. « Nous faisons nos débuts dans le segment du cruiser, affirme Tarabusi, mais à notre façon. Nous avons retenu le meilleur du cruiser, donc une conduite relax, avec l’essence de Ducati, à savoir le sport et la technologie. » Avec pour objectif un concept nouveau du côté de Bologne, le « Low Speed Excitement ». L’excitation à basse vitesse ou l’enthousiasme de la faible vitesse, à vous de choisir.
Qu’est-ce qu’un cruiser ? Tarabusi a quelques idées : « Une moto longue, basse, avec un réservoir goutte d’eau et dessinée “element by element” pour permettre toutes sortes de modification. Qu’est-ce qu’une Ducati ? Tarabusi a cette fois bien plus de certitudes : « Un moteur roi, un cadre treillis, une ligne sexy, un arrière court et agile, un réservoir sculpté. »
Pour fusionner ces deux mondes en une nouvelle catégorie auto-nommée « techno-cruiser », l’équipe de Tarabusi a donc créé la X-Diavel. Une Diavel aux commandes avancées ? Une nouvelle moto, plutôt : entre le roadster sorti en 2011 et le tout nouveau cruiser, il n’y aurait que les disques et étriers de frein en commun. Tout le reste a été repensé avec notamment un V-twin inédit : dérivé du moteur de la Multistrada, ce Testastretta 1262 gagne donc un peu plus de 250 cm3 par allongement de sa course. Son système de refroidissement a été revu pour l’alléger estéhtiquement. Il bénéficie de la distribution variable DVT, s’enrichit, et c’est une sacrée nouveauté pour Ducati, d’une transmission finale par courroie qu’il faudra, selon Ducati, changer une fois dans la vie de la moto. Il développe 156 chevaux, mais se targue surtout de ses valeurs de couple : 10 mkg disponibles dès 2000 tours, 13 mkg en maxi à seulement 5000 tr/mn, il va, c’est sûr, tirer sur les bras.
Le châssis est également une nouveauté qui se distingue, entre autres, par un cadre dont la colonne de direction est ouverte de 30°, et un monobras en treillis d’alu forgé et de fonderie.
Côté équipement, l’ergonomie a été l’une des grosses préoccupations de Ducati qui annonce pas moins de 60 positions de conduite différentes : les repose-pied sont réglables en 4 positions (dont une avec un kit), la selle existe en cinq versions (dont deux en kit), et le guidon réglable en 3 positions (avec kit). L’électronique embarqué offre le must de la sécurité active, bien sûr, avec toutes sortes de réglages pour l’ABS et l’antipatinage. Issu de la course, un système de lauch-control se propose même de dévergonder l’italo-américaine. Au feu rouge, il suffira d’actionner ce DPL pour griller tout ce qui roule : première enclenchée, gaz à fond, la centrale électronique prendra en main la gestion de l’accélération idéale jusqu’à 120 km/h !
Pourra-ton le tester dans les rues de San Diego ? Réponse dans le prochain Cafe Racer…