Premier essai au Portugal de la nouvelle Triumph 1200 Speed Twin. Entre les Thruxton et Bonneville, ce roadster propose le peps de la première et le confort de la deuxième. Que du bon !
Pléthore de choix ! Avec l’arrivée de la nouvelle Speed Twin, la gamme Modern Classic de Triumph s’étoffe à nouveau : le constructeur y propose pas moins de 14 machines ! Sans vouloir cracher dans la soupe, je me demande si trop de choix ne compliquerait pas le choix… mais si on se limite aux 1200, cela ne fait finalement que 5 familles (et 10 motos) : T120 (standard et Black), Thruxton (standard et R), Bobber (standard, Black et Speedmaster), Scrambler (XC et XE) et donc Speed Twin (une seule version, pour l’heure).
Oui mais alors, qu’est-ce qui caractérise cette Triumph 1200 Speed Twin ? C’est la grande sœur de la Street Twin, ou, si vous préférez, une sorte de super Bonneville, prévue pour un usage plus sportif, mais surtout pas montée en bracelets, contrairement à la Thruxton. Il s’agit donc d’un roadster sportif avec un look légèrement vintage, mais pas trop. Son appellation renvoie bien sûr à l’histoire de Triumph, et du premier bicylindre vertical 500 développé par l’ingénieur Ed Turner, qui fut commercialisé à partir de 1937 pour écrire la légende de la marque. Cette nouvelle Speed Twin n’a en revanche rien de révolutionnaire, et nous semble moins surprenante que les Scrambler 1200 que nous avons récemment essayées.
Est-ce une T120 plus dynamique, une Street Twin boostée ou encore une Thruxton moins radicale ? La Speed Twin est un remix de tout ça, le superbe twin liquide trouvant un nouvel accastillage moderne avec une ergonomie agréable. Elle est fort jolie avec sa déco moderne et ses petites jantes à bâton. Je note avec émoi que Triumph nous a privés des cache-injecteurs façon vieux carburateurs Amal monobloc : le fake ne serait-il plus au goût du jour ? D’une part, il n’est point de honte à posséder une moto injectée et de le montrer ; d’autre part, ces nouveaux caches sont très jolis et donnent une touche de modernité au design. Ils sont dans la lignée de tous les efforts signés par Triumph en matière de finition et de belles pièces. Ce qui m’amène à doûter, sur cette moto à l’esthétique moderne et équilibrée, du tableau de bord très classique, à double cadran ronds avec petits cadres à cristaux liquides incrustés : il a certes été redessiné pour un design plus moderne, mais je regrette franchement le bluffant tableau de bord TFT dont est équipée la 1200 Scrambler découverte il y a peu.
La plastique dynamique de cette nouvelle Triumph 1200 Speed Twin se rapporte-t-elle à son pilotage ? Le moteur bien coupleux, le plus pêchu de la gamme avec ses 97 ch, ne manque pas de caractère même s’il reste souple et disponible à tous les régimes. A condition toutefois de rester au-dessus de 3000 tr/mn, en dessous, il n’est guère agréable. Bien plus dynamique qu’une Thruxton, la Speed Twin est très vive et facile à placer ou replacer dans les virages. C’est notamment dû à sa légèreté (196 kg à sec) mais aussi à ses jantes de 17 pouces de diamètre (5 et 3.5 pouces en largeur) qui sont très légères. Moins de masses non suspendues, c’est toujours mieux ! Du poids a été également enlevé sur les carters plus fins et le couvre-culasse est en magnésium. La partie basse du cadre et le bras oscillant sont en aluminium. Les suspensions offrent un bon confort tant qu’on ne force pas trop le rythme. En effet, à l’attaque, la fourche semble parfois avoir de la peine à encaisser la puissance de freinage des gros Brembo. Ce freinage ne manque pas de mordant, les débutants devront rester prudents, notamment sous la pluie en ville, même si l’ABS est vraiment efficace. L’embrayage assisté et la boite à vitesses ne souffrent aucune critique, les rapports se succèdent sans y penser. Bénéficiant de ce moteur agréablement expressif, on profite pleinement des pneumatique Pirelli Diablo Rosso au grip rassurant. Gros twin oblige, inutile de chercher à trop monter dans les tours, le moteur pousse velu à mi-régime. Il ne manque pas de vigueur mais ne sort jamais de ses gonds : ce doit être le flegme anglais.
Cette nouvelle Triumph 1200 Speed Twin ressemble à une parfaite compagne pour le quotidien, quel que soit le décor, montagne ou ville. C’est un roadster sportif mais look simple sans trop faire rétro. Tout le monde n’est pas adepte des roues à rayons, pas plus que du design manga.
Texte Albin Carrière. Photos Triumph.
Fiche technique
Moteur : bicylindre parallèle, calé à 270°, refroidissement liquide, distribution par simple arbre à cames en tête, 8 soupapes – Cylindrée : 1200 cm3 (97,6 x 80 mm) – Puissance : 97 ch à 6 7500 tr/mn – Couple : 112 Nm à 4 950 tr/mn – Embrayage : multidisque en bain d’huile, assisté – Boîte de vitesses : 6 rapports – Cadre : tubulaire, double berceau – Suspension avant : fourche inversée de 41 mm, débattement 120 mm – Suspension arrière : bras oscillant en aluminium, double amortisseur, débattement 120 mm – Frein avant : double disque de 305 mm, étriers Brembo – Frein arrière : disque de 220 mm, étrier flottant Nissin – Roues : jantes aluminium à 7 bâtons, 17″ AV et 17″ AR – Pneus : AV 120/70-17, AR 160/60-17 – Hauteur de selle : 807 mm – Réservoir : 14,5 litres – Poids à sec : 196 kg – Coloris : Jet Black, Red/Graphite, Silver/Graphite – Prix : à partir de 12 900 €