Mécanicien de formation, Jérôme Grimm est chef d’atelier chez Vélhop, les vélos en libre-service de Strasbourg. Mais l’Alsacien a une grande passion dans la vie : passer son hiver à préparer ses motos dans son atelier pour les faire rouler durant les mois d’été ! Green Racer, une Kawasaki Z 650 de 1977, est la dernière-née d’une longue lignée à avoir été totalement transformée. Six mois de travail au total !
L’architecture mécanique est un facteur essentiel pour Jérôme dans le choix de ses motos. Il faut que les moteurs soient visuellement beaux ! Le Z de Kawa, avec ses ailettes saillantes, ses deux ACT qui se laissent deviner sur le haut moteur et ses carters polis, a séduit notre homme. Cette mécanique est de plus enchâssée dans une partie-cycle qui le laisse bien apparent. Après quelques recherches, la candidate fut vite trouvée : « Après avoir acheté il y a deux ans cette Z 650, j’ai voulu la remettre en route suite à une petite réfection des carburateurs. Mais après quelques minutes, elle s’est mise à pisser de l’huile… Elle était bonne pour une restauration complète ! »
Jérôme commence ainsi les hostilités, par une dépose de la mécanique et un démontage du haut moteur. La mécanique de 50 000 km montrequelques signes de fatigue évident. Avec des pièces venant d’Angleterre, d’Allemagne ou des Etats-Unis, Jérôme réalèse le quatre-pattes, refait la distribution et monte un kit Dynojet stage 3, avec filtres Green. L’ensemble est complété par un collecteur Delkevic et un silencieux inox. Après un passage du bloc en peinture noire haute température et un nouveau polissage des carters, la belle put redémarrer.
La mécanique finalisée, la partie-cycle connaît à son tour quelques modifications. La partie arrière du cadre est remplacée par une boucle simplifiée, soudée au niveau de l’attache supérieure des amortisseurs et à la base du réservoir. Cette nouvelle boucle contient, dans un fin caisson, une bonne partie du faisceau refait à partir d’une centrale Motogadget M-Unit Basic. Finis les bidouillages du circuit électrique, l’ensemble est maintenant réduit et protégé des courts circuits avec l’utilisation de simples commodos bouton poussoir Motogadget au demi-guidon.
La coque de selle en ABS permet de cacher la batterie au lithium. Pour finir avec le rayon électrique, la signalisation arrière est confiée à des combinés LED feu/stop/clignotants ; le petit phare rond, au verre teinté de jaune, est monté sur une patte maison fixée sur l’emplacement de l’ancien répartiteur de freinage.
Le té supérieur de fourche est usiné pour accueillir, en lieu et place des trous laissés vacants par les anciens pontets, l’ensemble des voyants de contrôle de la machine (voyant neutre, pleins phares, clignotants…). Une nouvelle plaque usinée par Jérôme et fixée à ce même té, se charge de supporter les deux petits compteurs chromés.
Le bras oscillant d’origine a reçu des roulements neufs et des amortisseurs adaptables RFI à bombonne séparée. Pour asseoir un peu plus l’assiette de la machine, Jérôme a choisi un modèle réglable plus court de 2cm par rapport à ceux d’origine. De la même manière, la fourche d’origine, reconditionnée, est remontée de 2 cm dans les tés pour abaisser l’avant. « Je n’aime pas tellement les prépas de machines un peu anciennes, avec de grosses fourches inversées modernes qui n’ont rien à faire là… Ça fait beaucoup trop massif pour moi ! »
Le freinage arrière conserve les éléments d’origine, exception faite du maître-cylindre de Kawasaki ZR7. Il est monté sur des commandes reculées en aluminium usiné. Le freinage avant est aussi emprunté à une ZR7, avec son maître-cylindre et ses étriers montés sur la fourche par le biais de platines d’adaptation réalisées par Jérôme. Les disques restent d’origine et sont montés sur les belles jantes à batons dépolies de Z 650. Peintes en époxy noir, ces roues sont secondées par des pneus Shinko, faisant référence aux élégants Firestone Victory Classic TT.
Pour finir, l’imposant réservoir d’origine et la coque de selle sont passés entre les mains expertes du frère de Jérôme, carrossier peintre professionnel de son état, qui s’est chargé d’appliquer cet élégant British green métallisé. Ligne dépouillée, guidons bracelets, cul de selle et petit feu teinté de jaune, voilà la recette parfaite selon Jérôme Grimm pour cette archétypal prépa café-racer.