Kristian Bednarek est un préparateur polonais qui trempe depuis des années dans la culture Cafe Racer. Sur ce cusotm, il a travaillé en binôme avec son père Janusz, qui s’est chargé du gros œuvre sur le métal. Ensemble, ils ont donné vie à cette préparation de scrambler adapté d’une Yamaha XT 600 dont l’indéniable élégance se double d’une robustesse bien pensée. Une préparation sur laquelle rien n’est laissé au hasard, car en Pologne comme en France, le diable se cache dans les détails !
Japon et Pologne : Donneurs compatibles
Kristian a tout d’abord pris son temps pour étudier les différents donneurs possibles. Son enquête l’a poussé à choisir la version 3TB de la Yamaha XT, pour son poids léger, sa fiabilité et sa puissance honnête. La Yamaha XT 600 est un trail sortit dans les années 80, connue pour constituer une bonne base de préparation de scrambler. Sa production s’étendra sur 20 ans, jusqu’aux normes antipollution de 2003.
Il s’agit ensuite de choisir un nouveau réservoir. Kristian décide de le prélever sur une moto polonaise de la marque WSK, modèle M21W. Trois raisons l’ont poussé vers ce choix. Premièrement, le préparateur avoue avoir une certaine affection pour la marque. Ensuite, il trouve que la forme du réservoir est belle et troisièmement, ça le fait rire d’hybrider des technologies polonaises et japonaises ensemble.
Ressusciter une Yamaha
Le travail commence avec les roues dont il ne conserve que les moyeux d’origine. Sur ceux-là il monte des jantes chromées de 18 pouces avec des rayons en acier inoxydable. Chose inhabituelle, les deux roues font le même diamètre pour apporter de la symétrie et structurer la composition d’ensemble.
Ensuite, c’est au tour du cadre de passer sur l’établi. D’abord, on raccourcit le sous-châssis arrière. Puis l’on réalise une petite boite sur mesure qui vient s’installer sous la selle. Elle protègera et dissimulera l’électronique et le câblage. On retire ensuite le boitier pour le sablage du cadre. Enfin, celui-ci est thermolaqué pour une finition impeccable et pérenne.
Pour retrouver son éclat d’origine, le moteur est passé au microbillage. La technique s’apparente au sablage, mais les microbilles de verre permettent un travail beaucoup plus fin. L’amortisseur arrière et la fourche avant sont également ramenés à la vie.
Enfin, quand elle est juste, on apprécie la combinaison de l’ancien et du contemporain. Comme ce phare à l’ancienne installé à l’avant auquel répondent des lampes LED incrustées dans le siège arrière ou encore le port USB ajouté au moment de câbler la machine et qui permet d’utiliser un GPS et de charger son smartphone.
Tailler une préparation sur-mesure
Avec ce scrambler sur base de Yamaha, le but de Kristyan est de s’approcher au plus prêt d’une préparation des années 60. Cela passe autant par le choix d’accessoires comme le compteur de vitesse, minimaliste et analogique, que par la création d’un ensemble d’éléments sur mesure. Le pot d’échappement visible, inspiré par Triumph, est réalisé à partir de tubes d’acier inoxydable de 33,7 mm par 2 mm. Le silencieux est intégré à l’intérieur de ce dernier pour ne pas alourdir la composition.
Les deux garde-boue sont réalisés à partir de feuilles de métal de 2 mm d’épaisseur. Le garde-boue avant est installé bien haut, collé sous le té de fourche et la pièce arrière est boulonné directement sur la partie inférieure du cadre.
Côté admission, on trouve deux filtres coniques également réalisés sur mesure. Bien que très élégants, on peut s’interroger sur leur tolérance à l’humidité pendant les tours en forêt. Ils permettent, par contre, de gagner en clarté en se délestant d’un gros filtre à air.
Pour pouvoir intégrer le réservoir à la préparation, Kristian et son père doivent changer l’emplacement du robinet et faire un peu de soudure. Après quoi, celui-ci s’accorde à merveille avec la selle en cuir marron, réalisée sur mesure par ARMJ, tapissier local.
Scrambler des bois
Si le scrambler est soucieux de son look, il l’est aussi de son efficacité. L’assemblage de composants compacts sur le cadre permet de créer une moto très fine, capable de se faufiler entre les arbres sans dommages. L’utilisation de nombreuses pièces en acier inoxydable la protège également de l’usure rapide des pièces causée par un usage hors-piste.
Et toujours dans cet esprit de robustesse et de pérennité, on se doit de finir sur deux détails remarquables de ce custom. Un petit bouclier sur mesure réalisé pour protéger le frein arrière et son équivalent placé devant le pot d’échappement. Un souci du détail à la fois esthétique et fonctionnel qui témoigne bien du niveau d’exigence des préparateurs.