Quand on flash vraiment sur une préparation, on regarde éventuellement si elle est à vendre. Mais quand Mark Van Vengel a eu un coup de coeur sur la Predator des préparateurs de NCT motrocycles, il s’est dit qu’il allait plutôt se faire la même ! Pour ce père de famille qui bosse dans les technologies de l’information, c’est une première et quel début ! Mark nous raconte ici son remarquable travail sur Futuri, sa préparation de Ducati 900 CR, en quelques étapes clés.
Zéro expérience
Un soir, je me sentais vidé par mon boulot. Je scrolais sur Facebook market place et je suis tombé sur cette incroyable Ducati 900 SS de 1999. Le prix était convenable, je me suis dit qu’il fallait foncer.
Mon atelier est un cabanon en bois de trois mètres par trois installé dans mon jardin. La gestion de l’espace devient un défi quand il s’agit de coller là deux motos, des outils et d’autres projets. Maintenant, je suis presque entièrement équipé. Pour les outils qu’il me manque comme un tour, je me rends chez un ami qui a un garage. Toutes les étapes de fabrication étaient inédites pour moi. De la soudure à la mise en forme de la fibre de verre en passant par la révision du moteur. J’ai dû apprendre énormément en cours de route.
Révision du moteur
J’ai commencé par effectuer un entretien du moteur. Il fallait changer les courroies, les jeux de soupapes, l’huile, les bougies d’allumage, la totale. Après ça je lui ai fait faire un tour de test et tout s’est bien passé, je pouvais passer à la transformation.
Découpe du cadre
La première modification c’était la découpe de l’arrière du cadre. Une grosse étape parce que je savais qu’il n’y avait pas de retour en arrière possible ! En plus de ça, j’ai dû trouver une solution pour monter le bras nouveau bras oscillant . J’ai dû entailler l’un des tubes du cadre pour lui faire de la place.
Plaque d’immatriculation
En ce qui concerne l’arrière de la moto, je voulais qu’il soit le plus épuré possible. Il existe des solutions prêtes à l’emploi pour l’installation de la plaque d’immatriculation, mais elles n’étaient pas aussi soignées que je le souhaitais. Je voulais aussi que les clignotants soient positionnés de part et d’autre de la plaque d’immatriculation. Sans solution préexistante, j’ai décidé de le construire moi-même.
J’ai donc acheté les outils nécessaires au cintrage des tubes acier et je me suis mis au travail. Après quelques essais infortunés, je suis parvenu à un résultat satisfaisant. Le support personnalisé se monte directement sur les boulons de l’excentrique moyeu du bras oscillant et tout le câblage des lumières court dans les tubes.
Fabrication du pot
Je voulais fabriquer entièrement le pot d’échappement. Tout d’abord, jai été étonné de ce que l’on parvient à faire avec des chutes ! Par contre, j’avais clairement sous-estimé le temps requis pour réaliser toutes les soudures.
Modification du réservoir
Le design du réservoir de la Ducati 900SS n’est pas très séduisant selon moi. Cependant, je lui ai trouvé un certain potentiel alors j’ai commencé à le couper. J’ai utilisé un niveau laser et j’ai retirer ce qu’il fallait de l’arrière du réservoir. Après la première coupe il avait bien meilleure allure sur la moto donc je lui ai fait un nouveau fond pour le fermer. J’ai ensuite fabriqué un mécanisme de charnière et un vérin à gaz pour permettre l’accès à tout ce qui se trouve en dessous.
Carénage arrière sur-mesure
Une autre tâche dont j’ai mésestimé l’ampleur était la réalisation du carénage arrière. Je souhaitais qu’il soit petit, mais tout de même capable d’accueillir des éléments tels que le feu arrière, le mécanisme de verrouillage du siège et le support caché du silencieux du pot d’échappement. J’ai commencé par réaliser un moule à partir de panneaux isolants et je l’ai enduit de fibre de verre et de résine époxy. Le gros défi étant que cette partie est d’un tenant et se glisse sur la boucle arrière. Ça fonctionnait, mais le résultat était abrupt il a donc fallu finir à l’enduit avant de le peindre.
Siège fait main
Le siège est aussi réalisé sur mesure avec une base en fibre de verre et de la mousse SG120 qui se sculpte aisément avec une meuleuse équipée d’un disque de ponçage. Par contre, ça en met partout, j’en trouve encore des morceaux dans l’atelier ! La dame s’occupant de la tapisserie a fait du bon boulot en finissant le siège avec de l’alcantara et une couture jaune. On trouve également un système de fermeture sur-mesure que j’ai réalisé sur le tour. Une poignée dissimulée sous le siège le libère du sous-châssis.
Peinture et autocollants
J’ai fait toute la peinture moi-même. Je ne l’avais jamais fait avant, mais un vieux peintre m’a montré la technique. J’ai travaillé très dur pour réaliser la peinture au plus proche de la perfection. Si je découvrais une imperfection quelque part, je recommençais. Mais ça en valait la peine, le résultat est superbe à mon avis. Le noir brillant et profond attire l’œil sur le jaune lumineux et chaleureux du cadre et des freins. Il y a quinze ans, j’ai appris à utiliser Photoshop et Illustrator, donc créer des autocollants était facile. J’ai réalisé des logos Ducati customisés et des autocollants Futuri.
Le résultat final
La préparation de la Futuri m’a pris environ 650 heures de travail en excluant le travail de recherche, réparties sur 14 mois. Elle est bien plus performante qu’avant en termes de maniabilité et de caractéristiques du moteur.
J’ai descendu le pignon avant de 15 à 14 dents. Diminuant la vitesse de pointe et augmentant le couple d’environ 8 %. L’empattement est également plus long de 2 cm avec le nouveau bras oscillant. Elle tourne avec la précision d’une lame de rasoir, et je ne mentionne même pas le son qu’elle fait !