Avec un peu de retard sur le programme, et quelques difficultés de distribution, notre Album Yamaha – 65 ans arrive cette semaine dans les kiosques.
Edito
Yamaha : 65 ans et tous ses pignons !
Dans les années 90, l’archipel n’avait décidément pas bonne presse en occident. Notre première ministre Edith Cresson comparait les Japonais à des fourmis jaunes. Le romancier Michael Crichton dénonçait dans Rising Sun (Soleil Levant) le rachat d’un pays (l’Amérique) et d’une industrie (le Loisir) par les multinationales nippones. Et la presse moto française enfermait dans un même sac les quatre constructeurs pour mieux les opposer à la diversité des machines européennes. Au vieux Continent, le caractère, le design et le glamour ; aux Yamasuki l’uniformité et l’aseptie. Lorsqu’il revint chez son constructeur fétiche, il y a dix ans, Eric de Seynes partit en croisade contre cette absence, sinon de culture, du moins de discernement : à part la nationalité, quels pourraient être les points communs entre une ancienne manufacture d’orgue et un conglomérat qui développe des trains et des bateaux, entre une petite industrie de province et un géant de la ville ?
Yamaha souffle ses 65 bougies quand Suzuki célèbre son centenaire d’un titre MotoGP inespéré. Et cela lance une valse d’anniversaires à fêter : l’an prochain, Moto Guzzi aura 100 ans ; en 2022, Triumph revendiquera ses 120 ans ; en 2023, les conscrits Harley-Davidson et BMW auront respectivement 120 et 100 balais. Dès lors, plus qu’un esprit ou un caractère, c’est la jeunesse de Yamaha qui devient frappante, et l’usage que le constructeur a fait de sa jeunesse.
A l’aune de ses confrères occidentaux, Yamaha n’a encore eu qu’un brève histoire : mais quelle créativité pendant ses soixante-cinq ans ! Le constructeur d’Iwata a tout essayé en matière de mécanique. Quand certains portent une architecture moteur en étendard, Yam a tout tenté et tout testé, du 50 au 1900 cm3, du deux au quatre-temps, du mono au quatre cylindres, du parallèle au V, du carbu au turbo, du thermique à l’électrique. Yamaha n’avait que dix jours quand il gagna sa première course, et dix ans quand il devint champion du monde. A 20 ans, son catalogue d’icônes semblait déjà plein.
Depuis, Yamaha ne cesse d’y ajouter des pages, et celles qui s’écrivent aujourd’hui ne sont pas les moins intéressantes. Bienvenue dans notre histoire de Yamaha. Elle n’est certes pas exhaustive, mais bien passionnante.
Bertrand Bussillet