Si bâtir un custom néo-rétro sur la base machine ancienne revient à en moderniser l’aspect et l’équipement, partir d’une base plus contemporaine nécessite d’en revisiter l’habillage dans un look rétro. Et lorsque l’aventure démarre d’une base aussi mal-aimée que la Buel 1125R, en revisiter le style demande un peu d’expérience en la matière. Un certain Dimitri de Lys Motorcycles a récemment relevé le défi avec une machine à la croisée du muscle car et des racers des années 80.
De la Buel 1125R au Racer 80′
A sa sortie en 2007, la Buel 1125R avait beau être une machine à sensation connue pour ses qualités dynamiques et son couple de camion, son coup de crayon n’a convaincu qu’une poignée de hipsters de l’époque et restera un flop. Et si peu de machines ont été produites, sa rareté ne fait toujours pas sa richesse. Il faut dire qu’entre son imposant cadre – faisant également office de réservoir d’essence -, ses énormes écopes de radiateur en plastique et ses faux airs de roadster japonais des années 2000, demain n’est pas la veille du jour où nous parlerons de cette 1125R comme d’un young timer recherché.
Mais Dimitri aime les défis. En tombant sur cette occasion, il a voulu relever celui de rendre un peu de sex appeal à ce vilain petit canard en repensant son habillage et supprimant tout ce plastique. La première étape sa mutation a ainsi consisté à adapter un carénage récupéré d’une GSXR750 endurance de 1987. Sa donneuse d’organe étant plus fine que l’américaine, les flans ont du être élargis pour dissimuler l’imposant radiateur. Dimitiri a également du reboucher l’orifice du double optique d’origine pour y réadapter deux feux d’un diamètre inférieur. Afin de donner un côté néo-rétro à cette pièce, il s’est par ailleurs affranchi du côté arrondi de la bulle en la recoupant à raz. Une araignée sur mesure pour le montage sur le châssis et le tour est joué !


Un trait musclé et brut de pliage
L’admission d’air à quant-à-elle été repensée de toutes pièces. Plutôt que de garder la boite à air arrondie d’origine, Dimitri a travaillé sur l’installation d’un filtre à cartouche K&N en position supérieure pour faire écho aux muscle cars américaines. Ce dernier a ainsi nécessité la fabrication d’un boitier en acier s’inscrivant dans le berceau du cadre. Pour cultiver le côté 80′ néo-rétro de sa machine, Dimitri a cherché à leur donner un côté saillant et brut de pliage. Après quelques heures de roue anglaise, plieuse et soudure, cette pièce – devenue maîtresse – s’intègre parfaitement au dessin si décrié du cadre.
A l’arrière, l’installation d’une nouvelle boucle a permis de repenser la coque dans la continuité du caractère géométrique de la boite à air. Lui donner « un cul assez carré » et des portes numéros qui tombent sur le flancs faisait également écho au carénage avant et aux machines d’endurance des 80′. Le but était globalement de vieillir le style de la Buel pour dissimuler son châssis moderne. Pour la selle, Dimitri a fait appel à ADC Sellerie. Employer un simili cuir micro perforé et travailler des coutures plissées avait pour but de rappeler l’univers des Mustang vintage.
Le clin d’oeil est également lisible sur le dessin du silencieux IRNOX. Dimitri leur a en effet confié de créer une pièce rectiligne dans cette même veine américaine. L’effet est atteint avec une sortie latérale rectangulaire, brute de soudure.
Un custom pensé comme un kit
L’ensemble de ses modification ont été pensées pour s’adapter à la moto (et non l’inverse). La boucle arrière étant vissée et le compteur conservé – injection oblige -, un retour à l’origine reste par ailleurs possible (sait-on jamais). A l’exception de l’extension de quelques câbles et l’installation d’une batterie lithium, le faisceau et l’instrumentation sont restés d’origine. Les feux arrière et clignotants ont eux été remplacés par des têtes d’épingle à led Kellemann.
Au niveau du poste de pilotage, l’installation de la bulle a nécessité le remplacement du té supérieur. Dimitri a ainsi retiré le modèle d’origine qui intégrait des bracelets pour un usinage à la carte de chez USV Racing.
Sur le plan des commandes et de la partie cycle, cette Buel n’avait pas grand chose à se reprocher. Dimitri s’est contenté de raffraichir les roues et les platines de cales-pieds avec une couche de d’époxy noir. Les carénages ont eux reçu une couche d’un gris mat appliqué sur les Mercedes AMG GTR.
Ha ! J’allais oublier. Au risque d’en décevoir certains, cette machine fait déjà partie de l’histoire ancienne. L’issue malheureuse de ce shooting aura valu de belles griffures sur le carénage et comme Dimitri n’est pas du genre à regarder en arrière, cette Buel est déjà en train de changer de robe… affaire à suivre !
Lys Motorcycles – Site Web | Instagram | Facebook
Photographe : Ecris Moi Des Lueurs – Instagram
Remerciements : IAAG de Merville pour l’accès aux installations de la séance photo
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