La préparation de moto est majoritairement un univers solitaire. Mais lorsque des collaborations voient le jour, leurs issues sont particulièrement inspirantes. La 600 XJ dont il est question aujourd’hui est le fruit du partenariat entre les ateliers portugais Capêlo’s Garage et Elemental Rides. Présentations !
Une collaboration fructueuse
Il y a deux ans de cela, Yamaha organisait son concours de préparations Yardbuilt series autour du thème « Back to Dirt ». La collaboration de Nuno Capêlo (Capêlo’s Garage) et Ricardo Santos (Elemental Rides) avait à l’époque abouti sur une XSR700 Scrambler aux délicieux échos de Ténéré des 80’s.

La ré-association des deux préparateurs laissait ainsi présager que du bon pour cette XJ ! Avant d’arriver entre les mains de Nuno et Ricardo, la nipone a été trainée 5 ans durant entre différents mécaniciens et entrepôts. Elle avait été achetée par un ami de Nuno – André – dans l’optique de la convertir en cafe racer. Nuno ne se limitant à l’époque qu’au design de préparations, il avait aidé André en lui griffonnant sa vision pour cette XJ. Mais malgré de bons efforts et intentions, son projet s’éternisait et Nuno finit par craindre qu’il ne voie jamais le jour et lui offrit son aide – en début d’année dernière – pour le terminer.

La révision du projet de Nuno
Avant de reprendre les travaux, Nuno a du réviser le concept original. Cette XJ se destinait toujours à endosser le trait d’un cafe racer mais ses 5 années d’expérience l’ont conduites à réviser sa copie sur certains points. L’échappement se destinait par exemple à être un 4-4 (comprenez que les 4 sorties des cylindres s’ouvraient sur 4 silencieux respectifs) mais au final, il a entièrement repensé sa conception en 4-2 (avec un silencieux par paire de collecteur).
Ces reprises de traits ont également été l’occasion pour Nuno de puiser dans son portfolio pour reconditionner certains éléments qu’il avait développé pour de précédentes préparations. La coque arrière provient ainsi de la boucle d’une superbe Ducati Cagiva Alazzura 350 de 1987.

Les teintes de cette XJ et de nombreux autres détails ont également du être repris. Son idée était de construire un cafe racer au look classique avec de nombreux détails modernes. En définitive, tout ce qu’il reste de XJ de 90 sont le moteur, les carburateurs et le châssis. Le réservoir provient notamment d’une CB750f Supersport. Les caches latéraux ventilés ont quant-à-eux été créés de toutes pièces.
Une renaissance moderne
Pour la suspension avant, un nouveau montage a été développé sur la base de pièces sauvées d’une Honda CBR900RR. Dans la mesure où cette fourche était la plus imposante disponible, Ricardo l’installa pour donner à la XJ une apparence un peu plus brutale que d’origine. A l’arrière, son approche a été un plus moderne. Ricardo a en effet conçu un montage rétrofité d’une Yamaha YZF. En plus d’améliorer les capacités dynamiques, son montage allège visuellement l’arrière et muscle la position de conduite.
Mais des suspensions sportives sont vaines sans un bon freinage. Pour en améliorer le potentiel, Ricardo a greffé un jeu d’étriers et de roues provenant d’une CB750. Dans la continuité du dessin de Nuno, l’échappement a – lui – été créé entièrement dans son atelier en acier inoxydable. Selon les mots de Nuno, le son de ces silencieux en biseau serait « fabuleux ».
Un poste de pilotage sportif et épuré
Epurer le poste de pilotage de cette XJ était une autre étape clé de cette transformation. Le nouveau montage consistait à adapter des bracelets sur les plongeurs, installer un nouveau compteur digital Daytona en position asymétrique et insérer des témoins LED dans le té supérieur. Le phare est quant-à-lui des plus atypiques. Ne le cherchez pas d’équivalent sur quelconque e-shop ; il provient d’un vieux véhicule militaire d’assault ! Le reste des feux et clignotants est au contraire minimaliste, à LED. La position sportive de cette XJ est également complétée de cales-pieds reculés.
« Après autant d’années à rêver de pouvoir un jour chevaucher sa XJ, André est très fière du résultat » rapporte Nuno. « La préparation est très propre et sobre, et sa position de conduite est géniale. Elle est compacte, agile et le moteur tire bien en bas avec avec une belle musique ». Il nous reste plus qu’à croire Nuno sur parole et trépigner jusqu’à la prochaine collaboration des deux compères !
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Photographie : Helder Bento