En ce début de mois de mars 2021, Brough Superior Motorcycles vient de dévoiler son nouveau bijou : la Lawrence ! C’est l’occasion de revenir sur l’histoire de cette marque mythique et d’en savoir un peu plus sur cette nouvelle machine qui suscite curiosité et admiration.

Brough Superior, la Rolls des motos d’entre deux guerres
Suite à une brouille avec son père, bien implanté dans l’univers automobile anglais du début du 20ème siècle, George Brough décide en 1919 de créer Brough Superior. Avec la volonté de prouver sa valeur ! Mais aussi et surtout de faire primer la qualité et le perfectionnisme. Caractéristiques qui resteront le leitmotiv du constructeur anglais tout au long de l’entre deux guerres. Brough Superior, c’était en effet une marque luxueuse, qui testait et adaptait chaque machine à son futur acquéreur.

Et c’est en 1921 que fut dévoilée le premier modèle. Un bolide doté d’un V-twin de 986 cm3 capable d’emmener son pilote à plus de 160 km/h, une révolution pour l’époque. Puis, trois ans plus tard, ce fut au tour de la SS100 d’être présentée, modèle le plus connu de la marque.
Mais en 1940, alors que la Seconde Guerre Mondiale bat son plein, la belle histoire s’arrête. L’usine de Nottingham est réquisitionnée pour l’effort de guerre. Et plus aucun deux-roues ne sortira de ses lignes de production. Ce n’est que sept décennies plus tard, précisément en 2013, que la marque reverra le jour avec la sortie d’une toute nouvelle version de la SS100. Modèle qui vient d’ailleurs d’être restylé par la marque !


Une renaissance minutieusement orchestrée
« Nous voulions faire renaître la moto française. Elle est là, sauf que la marque est anglaise ! » confie Thierry Henriette, l’un des deux hommes à l’origine de ce renouveau. Comme nous vous le confions un peu plus tôt, Brough Superior c’est bien l’histoire d’un constructeur anglais, d’où la comparaison avec Rolls-Royce. Mais son avenir, lui, se construit depuis l’Hexagone. Puisque depuis le rachat de la marque, les engins sont désormais produits dans le Sud-Ouest de la France, près de Toulouse.

L’objectif de cette renaissance est double ! Il s’agit tout d’abord de redonner ses lettres de noblesse à une marque emblématique. Mais il faut avoir à l’esprit que Brough Superior Motorcycles allie l’utile à l’agréable, puisque c’est un des seuls constructeurs de motos encore implantés sur le sol français, la plupart des marques ayant délocalisé en Asie. Brough Superior travaille d’ailleurs avec de nombreuses entreprises du bassin toulousain, dont une douzaine d’usineurs aéronautiques. Comme quoi, encore une ressemblance avec Rolls-Royce !
En hommage à Thomas Edward Lawrence
« L’espion en possédait sept en tout. Il est le meilleur ambassadeur […] d’avant-guerre. Seuls 3000 modèles ont été produits », explique Albert Castaigne, l’autre co-cofondateur de Brough Superior Motorcycles. Car oui, le nom de cette moto a bien été choisi en référence à T.E. Lawrence, le colonel de l’armée britannique, aussi connu sous le nom de Lawrence d’Arabie.

Thomas Edward Lawrence décéda en 1935, à 46 ans. Elancé à vive allure au guidon de sa Brough Superior sur une route anglaise, il tenta d’éviter deux garçons à vélo. Ce fut la sortie de piste … Et l’entrée dans la légende de ce bolide construit par Georges Brough en 1919.
La Lawrence, un bijou limité à 188 exemplaires
La Lawrence est motorisée par un bicylindre en V, comme l’était à l’époque les premières Brough Superior. Et ce beau bébé de 997 cm3 développe 102 chevaux. Pas étonnant que ce café racer affiche 200 kg sur la balance, il y en a là dessous !

Toutefois, à la différence de ses aïeules, la Lawrence est reconnaissable par sa ligne résolument moderne, à l’image de son réservoir en carbone. C’est d’ailleurs l’ambition affichée de la marque qui la décrit comme « la Brough Superior du XXIe siècle ». On apprécie ses courbes musclées et l’originalité de l’ensemble fourche-té de fourche-phare avant.
Et comme c’était le cas autrefois, la qualité est au rendez-vous. La moto est fabriquée quasiment entièrement à la main dans des matériaux de grand standing. Tel que le cadre, usiné en titane. Ou bien la fourche de type Fior, le bras oscillant et les roues qui sont fabriqués en aluminium CNC.




Et ça ne s’arrête pas là ! La moto est équipée à l’avant et à l’arrière de freins à disque Beringer, un équipementier français, la selle est en cuir et les vis sont fabriquées en Inox de type aviation.


Mais tout bijou a un prix. Et la Lawrence est commercialisée à partir de 66 000 euros. Alors si l’idée vous vient de vous faire un beau cadeau et que vous êtes tombés sous le charme de cette machine, dépêchez-vous. La Lawrence est produite en série limitée à 188 exemplaires ! En référence à 1888, l’année de naissance de Lawrence d’Arabie.
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