Au début des années 80, la Suzuki Katana a bousculé le monde de la moto avec ses lignes agressives et ses performances époustouflantes. Beaucoup ont encore en mémoire le design et l’accélération de la GSX1100. Mais peu se souviennent de ses frères et soeurs, à l’image de la Suzuki GSX400F. Et pourtant, lorsque Willem Heeringa réalisa qu’il détenait l’un des rares quatre cylindres de la série, il comprit tout de suite que la japonaise serait la base parfaite pour un projet de prépa !

Un design mythique
La série des Suzuki Katana, tout le monde en a déjà entendu parler au moins une fois. Et pour cause ! Dévoilée en 1980, la GSX1100, première moto de la lignée, était révolutionnaire pour l’époque. Notamment en matière de design. Fruit d’une collaboration avec les allemands de Target Design, dirigés à l’époque par Hans Muth, l’ancien directeur du design de BMW, la moto fut un énorme succès auprès du grand public. Elle a d’ailleurs remporter le prix de la plus belle moto lors de l’édition 2018 du Mondial de la Moto à Paris.

Et les performances ne sont pas en reste. Suzuki affirmait à l’époque qu’il s’agissait de la moto de série la plus rapide au monde !
Mais outre la GSX1100, d’autres Katana telle que la Suzuki GSX400F ont aussi vu le jour. Et bien que méconnues du grand public, ces variantes ont souvent les faveurs des connaisseurs !
La Suzuki GSX400F, un quatre cylindres bien singulier
Vivant dans une petite ville près de Sneek, aux Pays-Bas, Willem Heeringa est diplômé d’une maîtrise en génie mécanique de l’Université de Delft. Et c’est pendant son cursus qu’il commença à s’intéresser aux deux-roues. Avec une équipe d’autres étudiants, il construit une moto de course électrique. Puis, à force de côtoyer un voisin passionné de deux-roues, il se mit en tête d’un jour, restaurer son propre bolide.

Alors lorsqu’il découvrit cette Suzuki GSX400F de 1983, il sauta sur l’occasion pour en apprendre un peu plus sur les motos et comprit que cette petite japonaise serait la base parfaite pour une restauration ! Puis il mit la main sur une fourche inversée et des jantes à rayons très design. Autant vous dire qu’il ne résista pas à l’idée de les installer sur la Suzuki. Son projet de prépa était lancé !

D’importantes améliorations techniques …
Durant le projet de moto de course électrique qu’il avait mené avec plusieurs camarades de classe, Willem s’était chargé de la conception du cadre. Alors quand il a fallu repenser cette Suzuki GSX400F, c’est par là qu’il a commencé. Exit l’arrière du chassis et les éléments de fixation du double amortisseur arrière. Place à un châssis entièrement fabriqué sur mesure – en cantilever – par l’un de ses amis, visiblement doué en mécanique. Willem et ce même pote en profitèrent pour renforcer le bras oscillant de la Suzuki, de façon à ce qu’elle supporte l’installation du mono-amortisseur arrière.
Et côté fourche, Willem a entièrement repensé l’installation d’origine. Il a remplacé la pièce qui équipait la Suzuki GSX400F par une fourche inversée plus moderne. Mais ce changement ne s’est pas fait sans encombres. Willem a en effet été contraint de l’adapter avec une paire de tés et des fixations de guidons bracelet usinés à la carte en CNC. Il modifia ensuite l’axe de direction de la moto de façon à ce qu’il s’adapte parfaitement à la nouvelle fourche de la Suzuki.

… couplées à de nombreuses modifications esthétiques
D’un point de vue plus esthétique, Willem fit le choix d’un garde-boue arrière très minimaliste et vraiment élégant, directement soudé au support de l’amortisseur arrière. Puis, un peu plus haut, outre la magnifique selle néo-vintage en cuir, on aperçoit la boucle arrière de la Suzuki. Cette pièce au design épuré rehausse légèrement la ligne du café racer et met parfaitement en valeur l’amortisseur rouge vif qui équipe la prépa. On apprécie aussi le réservoir du café racer. Willem, qui l’a construit sur mesure, a choisi d’en exagérer les renfoncements au niveau des genoux, ce qui donne un style vraiment singulier à la prépa. On aime aussi sa peinture bicolore, qui rappelle la couleur des jantes et de l’amortisseur arrière.
À elles seules, ces deux pièces transforment complètement l’aspect de la moto !

Mais l’apparence n’est que futilité si vous ne pouvez pas rouler avec votre bécane. Et Willem l’a bien compris. « L’engin affichait 80 000 kilomètres au compteur et je voulais en savoir plus sur les moteurs de moto. Alors je l’ai démonté », dit-il.

Grâce à l’installation de nouveaux joints, de têtes de piston plus performantes et de nouveaux segments, Willem a donné une nouvelle vie à ce vieux moulin. Il a de plus révisé les carburateurs d’origine et les a dotés de nouveaux filtres. Avant de découvrir que les collecteurs d’échappement d’origine touchaient le nouveau pneu avant. Ce qui n’est pas du genre à perturber Willem. Il profita même de ce petit contre-temps pour construire un tout nouveau système d’échappement en acier inoxydable ! Un support de plaque d’immatriculation conçu et fabriqué sur mesure vient compléter la prépa. On apprécie son esprit minimaliste et sa discrétion !



On comprend donc bien que ce qui était un simple projet de restauration s’est transformé en véritable projet de prépa. Et que Willem dut user de tout le savoir qu’il avait acquis lors de ses études pour donner vie à cette magnifique Suzuki GSX400F revisitée. Autant dire que pour une première, ce café racer est une franche réussite !
Crédits photo : Floris Velthuis – Instagram
Willem Heeringa – Instagram
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