Après avoir vadrouillé aux quatre coins du monde dans son ancienne vie de cuisinier, Sébastien s’est lancé avec la création de Seb’s Atelier dans un tout nouveau projet professionnel : la prépa moto. Mais autant vous dire qu’il n’en était pas à son coup d’essai question customisation. Durant les cinq dernières années, il a préparé pas moins d’une vingtaine de CX, que ce soit pour lui ou pour des clients. Alors lorsque l’un d’eux lui a récemment parlé d’un projet de scrambler, il n’a pas pu s’empêcher de lui proposer cette Honda CX400 de 1982 !
Un restaurateur dans l’âme
Seb’s Atelier c’est avant tout l’histoire de Sébastien Ledis, son propriétaire. Cuisinier dans des restaurants étoilés pendant les 15 premières années de sa vie professionnelle, Sébastien a beaucoup voyagé pour son travail. Et c’était bien parti pour durer. Mais c’était sans compter l’installation de Deus Ex Machina deux rues derrière le restaurant dans lequel il travaillait à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Un passage dans le complexe de la célèbre marque suffit à Sébastien pour se prendre de passion pour les café racers ! Alors en fin bricoleur, Sébastien décida fin 2018 de lancer son propre atelier de prépa : Seb’s Atelier.

S’en suivent des débuts prometteurs avec le custom de plusieurs BMW et de nombreuses Honda, de préférence des bi-cylindres. Puis au fur et à mesure des projets, Sébastien se spécialise petit à petit dans la préparation de motos vieilles de 30/40 ans. Des restaurations comme on aime à les appeler … Comme un fil conducteur dans la vie du personnage !

L’atelier a désormais atteint son rythme de croisière avec une dizaine de prépas par an. Et d’ordre général quand on fait appelle à Seb, c’est qu’il y a du boulot !
Une moto à l’histoire singulière
Du boulot justement, Sébastien en a eu sur cette Honda CX400. Retrouvée par hasard par une connaissance au fond d’un jardin, la moto dormait dehors depuis plus de 20 ans. Vous jugerez par vous-mêmes, mais l’état de la japonaise en aurait repoussé plus d’un.

Ça n’a pas été le cas de Sébastien, qui récupéra la machine dans un piètre état et soumit l’idée d’un custom à l’un de ses clients. Banco, il accepta ! Avec pour seules exigences un look scrambler agressif, une fourche inversée, des jantes à rayon et un réservoir rouge et noir (sûrement un fan de Stendhal). L’histoire de cette CX venait de prendre un tournant radical en un rien de temps.

Une Honda CX400 entièrement reconstruite
Alors pour décrire cette Honda, on pensa d’abord à dire que Sébastien l’avait entièrement repensée. Mais ça aurait un été un euphémisme. Puisque mis à part une partie du cadre, le moteur et le moyeu de la roue arrière, il n’a conservé aucun composant d’origine. Alors on préfère parler de reconstruction. Car pour ce genre de projet, c’est bien le terme. Qui aurait pensé en voyant la photo de la base de cette prépa qu’elle roulerait un jour à nouveau ?
Sébastien a donc commencé par démonter entièrement la moto d’origine (enfin ce qu’il en restait) avec la conviction qu’il pourrait conserver le bi-cylindres Honda. Et c’est ce qu’il a fait ! Une fois retiré du cadre, il l’a entièrement restauré en 4 étapes : démontage, décapage, sablage et révision.


Un gros travail sur la partie cycle
Puis il s’est attaqué à la partie cycle de la Honda CX400. Et ce ne fut pas une mince affaire. À commencer par le train avant voulu par son client, soit une fourche inversée. Pour cela, Sébastien a emprunté la majorité des pièces à une GSX-R des années 2000, à savoir la fourche bien sûr, dont les tubes sont passés de 33 mm à 52 mm. Mais aussi les étriers de frein, les disques et le maître cylindre.

Et comme vous pouvez l’imaginez, l’adaptation de la fourche inversée ne put se faire sans la modification d’autres pièces composant l’avant de la moto. Sébastien a donc dû remplacer le té de fourche par celui d’une Kawasaki Ninja, l’axe de la roue par celui d’une Suzuki 1250 Bandit et le moyeu par celui d’une Yamaha 750 Super Ténéré. Le compte est bon ! On retrouve désormais des pièces de tous les principaux constructeurs japonais sur le bolide.
À l’arrière, là aussi Sébastien n’y est pas allé de main morte. Il a remplacé les amortisseurs d’origine par de tout nouveaux amortisseurs YSS. Et bien qu’il ait conservé le moyeu, il l’a adapté de façon à pouvoir installer des jantes à rayon. Reste les pneumatiques, qu’il a voulu aussi agressifs que le style du scrambler. On retrouve donc des Continental TKC80 avec des tétines bien visibles !
Un style affirmé
Cette Honda CX400, elle est bien sur tout d’abord reconnaissable à son magnifique réservoir dont Sébastien a fait une pièce maîtresse du scrambler. Et pour qu’il soit si singulier, le préparateur a mis du coeur à l’ouvrage. Il a récupéré le réservoir d’une Honda CX Custom accidentée (en opposition au modèle CX Classic qui a servi de base à cette prépa). Puis il l’a rebosselé à sa convenance : les parties noires et les parties rouges se trouvant sur les flancs du réservoir sont donc désormais légèrement enfoncées. Ce qui lui donne son style unique.


La selle, elle aussi a été réalisée sur-mesure. Sébastien l’a imaginée et en a confié sa confection à Be Unique, l’atelier qui s’est aussi chargé de la peinture du réservoir !
Les différents optiques viennent compléter le style de ce scrambler. On retrouve à l’avant un très joli phare led avec film jaune ainsi que des clignotants à embout de guidon Motogadget. Pas question de gâcher la ligne de la moto !

Alors si vous aussi votre vieille moto prend la poussière dans le garage de vos parents, vous voyez, rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme !
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