Il y a un an, le group indien TVS annonçait le rachat de Norton Motorcycles. Cette annonce mettait un terme à une période d’incertitude suite à l’effondrement de la mythique marque britannique. Effondrement qui était le point culminant de plusieurs années de gestion hasardeuse mêlée de fraude fiscale et d’escroquerie, rien de moins. Mais qui sont au juste TVS ? Et quel est l’avenir de Norton ?
TVS Motor Company, un géant industriel indien
Sans doute, le nom de TVS Motor Company signifie peu de choses pour la plupart des gens ici en Europe. Il s’agit en fait du troisième fabricant de motos en Inde, basé à Chennai. Et peut-être sans le savoir, vous avez déjà croisé une machine TVS sur les routes françaises. La BMW G310 sort notamment de leurs usines pour le compte de la marque bavaroise. Nous parlons donc d’une structure importante qui a également collaboré avec la marque de motos tout-terrain franco-catalane Sherco lors du Dakar 2015.

Il est vrai que nous avons pas entendu grand-chose de la part de TVS ou de Norton depuis le rachat. D’une part, la crise sanitaire mondiale liée à la COVID-19 y sera pour quelque chose. Mais il faut dire que la pagaille semée par la gestion cavalière de Stuart Garner, l’ancien patron de Norton Motorcycles, aura donné du fil à retordre au géant indien.
Il faut dire qu’entre les dettes pharaoniques, les fournisseurs impayés, le procès pour fraude fiscale de Garner, ainsi que de sombres histoires d’escroquerie sur un fond de pension créé par Garner et entremêlé avec Norton, les nouveaux propriétaires de la marque britannique ont eu du naan sur la planche ! Et n’oublions pas la petite histoire de clients qui n’ont toujours pas reçu leur moto plusieurs années après l’achat, voir même certains dont les motos ont été déshabillées pour pouvoir en assembler d’autres. Bref, un vrai casse-tête, mais en même temps une histoire intéressante que j’espère vous conter un jour.
Norton, ça déménage !
Un an après le rachat de Norton, nous en savons désormais un peu plus sur les plans de TVS Motor Company. En effet, après avoir nommé John Russell au poste de CEO, Norton vient d’annoncer qu’ils quittent Donington Hall pour s’installer dans un site de production à Solihull, à un soixantaine de kilomètres au sud-ouest. Petit détail intéressant : les nouveaux locaux de Norton sont à une petite dizaine de kilomètres de Meriden, lieu historique dans l’histoire d’une autre grande marque britannique, Triumph.

Mais pourquoi déménager ? D’une part, Donington Hall a été saisi et est en vente pour éponger une partie des dettes de Stuart Granger. Ensuite, les nouveaux locaux sont beaucoup plus adaptés à la fabrication de motos. Le fait d’être implantés dans la banlieue de Birmingham fait que Norton est dans le poumon industriel des West Midlands. D’ailleurs, Jaguar-Land Rover sont à quelques kilomètres, ainsi que nombre d’entreprises spécialisées dans l’ingénierie.
Mais passons le micro – si j’ose dire – à M. Russell : « L’environnement dans lequel les gens travaillaient était épouvantable ! Il est rare qu’une maison de campagne avec un centre d’appels dans le jardin soit transformée en usine de motos ! Nous avons donc dû déménager et c’est devenu une urgence lorsque la COVID-19 est arrivée, le bâtiment n’étant pas conforme avec les règles sanitaires. »

« Depuis, un long chemin a été parcouru. Il y a désormais plus de 110 personnes, et nous avons des capacités que nous n’avions pas auparavant. TVS a de grandes ambitions pour Norton, voulant faire d’elle une marque vraiment importante. Et on ne peut y arriver qu’en faisant les choses correctement, donc avec des investissements. »
Le futur de Norton
Pour le moment, la nouvelle usine Norton Motorcycles va produire les dernières Commando 961 et les V4. Bien que celles-ci ne sont pas aux nouvelles normes Euro5, l’entreprise a reçu une dérogation pour pouvoir satisfaire les commandes qui n’avaient pas été honorées sous la direction de Stuart Garner.


Ensuite, il sera question de préparer une nouvelle Commando. Selon John Russell, il est inconcevable que la gamme ne comprenne pas un modèle mythique comme la Commando. En plus, le moteur actuel datant de l’époque américaine de la marque, il est impossible de le passer en Euro5. Ensuite, il y a des rumeurs de suralimentation du moteur 650cm3 de la Atlas. Mais en gros, il faudra attendre un peu pour avoir des confirmations officielles de la part de TVS Motor Company vis-à-vis de la future gamme de la « unapproachable Norton ».
Sources : Le Repaire des Motards / Norton Motorcycles
Photos : Norton Motorcycles
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