Dans un style encore plus proche du café-racer que le modèle d’origine, Mark Hawwa livre sa version personnelle de la Royal Enfield Continental GT. Réalisé sans modification profonde de la moto de base, ce projet est à l’initiative de la marque indienne elle-même.
Un gentleman à la cour Royal Enfield
En septembre 2018, Royal Enfield convia plusieurs personnalités de l’univers motocycliste à Santa Cruz (Californie) pour essayer sa nouvelle gamme bâtie sur un moteur bicylindre en ligne de 650 cm3. L’ensemble des participants ne tarit pas d’éloges à propos des deux nouvelles venues, l’Interceptor et la Continental GT. Ce fut notamment le cas d’un Australien comptant parmi les heureux élus : Mark Hawwa.
Le nom de ce grand nounours barbu de 110 kg n’est peut-être pas connu de tous. En revanche, l’événement récurrent qu’il a créé en 2012, l’est. Il s’agît de la sortie en moto à but caritatif qui se déroule simultanément dans plusieurs dizaines d’agglomérations à travers le monde : The Distinguished Gentleman’s Ride.
C’est donc sans surprise, vu l’aura internationale de Mark et son appréciation positive des motos de la marque indienne, que cette dernière pense de nouveau à lui en 2020 pour un projet de personnalisation. Le modèle sur lequel Royal Enfield lui propose de travailler est la Continental GT et le mot d’ordre est : bolt-on !
100 000 bolts pour la Royal Enfield Continental GT
« Boulonné » — traduction littérale de bolt-on — signifie surtout qu’il ne faut ni couper ni souder le cadre de la moto. Avec cette consigne, la firme basée à Chennai souhaite probablement montrer que ses productions sont personnalisables à l’envi, et ce, sans travaux irréversibles ni perte de garantie constructeur.
Mark relève le défi et se fixe deux objectifs. Le premier sera d’améliorer les performances de la maharani, et le deuxième, changer son look. Pour cela, il fait appel à des entreprises basées dans l’État de Nouvelles Galles du Sud, où il réside. Mais, avant d’entamer la moindre modification, il réalise deux tests. Le premier, avec l’équipe de motoDNA sur un circuit du Sydney Motorsport Park, est un tour de piste chronométré. Le second, chez RB Racing avec quelqu’un dont le prénom le prédestinait à une carrière dans la moto, Harley Borkowski, est un test de puissance. Résultats : 1min20s pour le premier et 42ch pour le second. C’est après avoir bien noté ces deux relevés que Mark se lance dans les premiers travaux.
En vues d’améliorer les performances de la Continental GT, il se rend chez Spread Cheese Fabrication. Là, un dénommé James installe des échappements avec silencieux mégaphones de 13 pouces à cônes inversés de la marque Big Mouth. Ensuite, c’est l’amélioration des suspensions à laquelle Mark s’emploie. Pour cela, il envoie la fourche avant à Victoria chez Suspensions R Us. Elle y est entièrement retravaillée pour une meilleure efficacité puis renvoyée à Mark avec une paire d’amortisseurs arrières YSS Suspension RG362 piggyback… des joujoux qui supporteront largement les 110 kg de Mark.
Un : vert ! Deux : rouge !
Vient ensuite la phase de relooking pour laquelle Mark se rend chez Gasoline Motor Co. Il est accueilli par Jason. Ensemble, ils commandent chez C-Racer.com, une selle avec feu arrière intégré, conçue spécialement pour la Continental GT. Le choix de la couleur se porte sur du marron clair. Puis, auprès d’Autologue Design, ils commandent une bulle et des caches latéraux. Pour finir, ils trouvent dans le catalogue de la marque Motogadget, des rétroviseurs sans verre et les plus petits clignotants du monde, les mo.blaze tens2.
La selle, le carénage et les caches latéraux ont évidemment besoin d’être peints. Pour ce faire, c’est dans la banlieue sud de Sydney que Mark se rend, chez Colourfuel. Il émet le souhait d’un british racing green en guise de teinte principale. Les artisans l’agrémenteront de motifs rouge et bronze qui ne manqueront pas de rappeler le logo de Royal Enfield.
Moteur… action !
A chaque étape de la transformation, Mark prend le temps, premièrement, de tester la machine sur différents points pour vérifier qu’il obtient les améliorations recherchées, et deuxièmement… de filmer ! Ainsi, la balance chez Spread Cheese Fabrication, après pose des nouveaux échappements, affiche 14 kg de moins que précédemment. Le banc de puissance d’Harley Borkowski affiche 48ch, soit 6 de plus que lors du premier test. Sur le circuit, où Mark retourne en toute fin de projet, il enregistre un temps d’1min14s, soit 6s de moins qu’avant. Le pilote professionnel à qui il confie ensuite la moto pour un deuxième essai, Stig, enregistre un temps encore plus court, d’1min10s seulement.
Avec ce projet, la marque Royal Enfield assure à ses clients que ses nouveaux modèles offrent un bon potentiel de customisation. Mark Hawwa prouve que la marge de manoeuvre sur ceux-ci est assez importante, tant sur le plan dynamique qu’esthétique, et ce, sans modifications profondes de la moto de base. De plus, il en fait profiter tout le monde, avec un enthousiasme non feint et des petites touches d’humour, dans des vidéos sur YouTube qui retracent chaque étape du projet.
Tout cela vous donne des idées pour votre Royal Enfield ? Allez consulter nos essais du kit selle Baak, du saut de vent de L’Atelier du Motographe ou des échappements de French Monkeys Shop sur notre Continental GT !
Et pour recevoir Cafe Racer Magazine dans votre boite aux lettres, c’est par ici !
Crédits photos : Nick James Fraser
Source : Pipeburn