La BMW R80 Black Wasp est une création originale d’Irongas. Basé à Nice et associé pour ce projet à Haute Tension Motorcycles Corp, l’atelier expose l’étendue de son imagination et de son savoir-faire avec cette préparation.

Coup de foudre sur la Côte d’Azur
Mathieu Locquet garde un souvenir poignant de la première BMW R80 qu’il a prise en mains : « L’équilibre de la moto et le ronronnement rond et discret de son bicylindre m’ont littéralement envoûté. » C’était en 2015, l’année où il a fondé Irongas. Cet atelier niçois réalise essentiellement des bobbers et des café racers à la commande. Sa spécialité, en toute logique, ce sont les BMW série R des années 70 et 80. « C’est cette joie simple et instantanée, raconte Mathieu à propos des motos bavaroises, qui m’a donné envie de me lancer dans la personnalisation de ces machines allemandes. »
Cinq ans plus tard, la passion initiale est toujours vive. Pour promouvoir son entreprise, il décide de se lancer dans des projets artistiques. Pour cela, il s’associe à un artiste spécialisé dans la fabrication de pièces motos : Thierry Camus de Haute Tension Motorcycles Corp. Sans surprise, la première base sur laquelle ils exprimeront librement leur art est une BMW R80 de 1981.

Dans les pas de Calder, Warhol et Cie.
‘Art’ et ‘BMW’ sont deux termes qui, associés ensemble, rappellent à notre souvenir les BMW Art Cars. Ces voitures décorées par des artistes de renommée mondiale — Alexander Calder, David Hockney, Jeff Koons, Roy Lichtenstein ou Andy Warhol, entre autres — font toujours sensation partout où elles sont exposées. Mathieu et Thierry s’en inspirent au démarrage de leur projet.
Mais tandis que les maitres de l’art contemporain ont effectué un travail purement esthétique, les deux français, en leur qualité de préparateurs, consacrent beaucoup de temps à la mécanique. Il faut dire qu’elle est plus facilement accessible sur un deux-roues que sur une auto. Mais il faut également dire, puisqu’elle est entièrement apparente, qu’elle participe pleinement à l’aspect visuel de la machine.

Par ailleurs, alors que l’ensemble des plasticiens ont employé des couleurs flamboyantes et variées, Mathieu et Thierry choisissent au contraire de partir sur une seule teinte. À l’exception des parties métalliques et des deux phares jaunes à l’avant, cette teinte sera un noir profond. Et comme Thierry s’intéresse beaucoup aux insectes, c’est assez naturellement qu’ils nomment leur bête Black Wasp, guêpe noire en français.
Tant par l’originalité de son design que par l’impression de luxe que dégagent ses chromes et sa peinture, la vespula du bitume s’impose sans difficulté comme reine de la ruche niçoise.
Black is the new wasp
Polissage, peinture, ajustement ou simple remplacement : presque toutes les pièces qui composent la Black Wasp ont fait l’objet d’une transformation. La liste est tellement longue qu’il serait étourdissant de la détailler ici. Mais les travaux qui constituent l’essentiel du look de la BMW sont déjà suffisamment parlants.
Il y a tout d’abord la peinture. Elle recouvre le cadre, le bras oscillant, les cylindres, les culasses, le cache-culasse, le pontet inférieur et les jantes. Mathieu et Thierry ont choisi une peinture epoxy. Elle a l’avantage d’être résistante et de donner un effet de miroir lisse, profond et homogène. En revanche, elle exige une bonne préparation du support.

Ensuite, il y a le polissage. Bloc moteur, carters, boîte à air, cache-culbuteurs, fourreaux de fourche, pont, fourchette inférieure, jantes, chevilles, pédales, carburateurs, étriers, boîte de vitesses et poignée d’accélérateur en ont fait l’objet. Toutes ces pièces donnent, grâce à leurs chromes exempts de toute peinture, un contraste brillant aux éléments peints. Et bien que cette moto soit indéniablement noire, ce mélange lui permet de ne pas tomber dans un côté trop dark.

Bien entendu, les deux phares avant viennent eux aussi donner une touche lumineuse à la BMW. Leur couleur jaune est un clin d’oeil astucieux à la robe naturelle des guêpes. Par leur forme et leur disposition, ils offrent à la Black Wasp un visage inoubliable. Les amateurs de youngtimers pourraient être particulièrement séduits.

Taille de guêpe pour guêpe de taille
Mais ce qui distingue la guêpe noire de la motocycleta vulgaris, c’est évidemment le réservoir et ses deux bouchons. Avec ses ailettes caractéristiques d’un cylindre refroidi par air, on pourrait croire que le récipient à essence est un élément du moteur. Et on n’aurait pas tout-à-fait tort ! Car, même s’il remplit bien son rôle, ce réservoir est en réalité formé par deux caches-soupapes venant d’un moteur V8 de Chevrolet Corvette. Quant aux bouchons, ce sont des Moon Spinner des années 50 retravaillés. Ils apportent une touche originale et rétro comme on en voit rarement.

Ce sont ces trois éléments-là dont les préparateurs sont le plus fiers. D’habitude, les customs sur base de BMW de années 70 ou 80 sont plutôt trapus. C’est dû aux dimensions imposantes de leur réservoir d’origine. Ce n’est pas le cas sur la Black Wasp. Grâce à son réservoir unique, ainsi que ses mini garde-boues, sa fourche abaissée, sa selle monoplace et les échappement fins qui se faufilent dessous, la guêpe noire possède une taille à l’image de l’hyménoptère qui l’a inspirée.
Spécimen autorisé à la vente
Toujours très attentif aux sensations de pilotage, Mathieu Locquet affirme que la Black Wasp « est une moto extrêmement légère et très maniable, une machine volante ! » L’alignement de la moto de base a été contrôlé par un expert avant le début des travaux. Les numéros du moteur et du cadre sont des « matching numbers ». Cela signifie que ces deux parties essentielles sont d’origine, ce qui devrait rassurer les collectionneurs exigeants. Fournie avec une carte grise dite normale et un document permettant de la faire passer en véhicule de collection, la Black Wasp est à vendre. Sa livraison est possible dans le monde entier, sa garantie court sur trois mois et son prix est… à débattre. Avis aux entomologistes du deux-roues !

Retrouvez la liste des transformations dont a fait l’objet la Black Wasp sur le site internet d’Irongas. Envie d’inspirations autour de la BMW R80 ? Allez découvrir les customs de Renard Speed Shop et Myth Motor !
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Crédits photos : Gil Lanzy.