NH 78 : Yamaha furtive

Rodney Serra a passé trois ans sur son temps de loisir à créer un café-racer futuriste sur la base d’une Yamaha 1000 GTS. La moto base est déjà anticonformiste, peu de customisateurs se sont penché dessus, à l’exception notable de Roel Scheffers, un Norvégien qui l’avait entièrement dépouillée.

Design avant tout

Rodney également démonté toute la carrosserie passablement datée de la GTS pour se retrouver avec les éléments si distinctifs et intéressants de cette moto : le bras oscillant avant, le cadre dit « oméga » en aluminium qui enserre le quatre-cylindres Genesis du 1000 FZR. Une fois ramenés à ces éléments essentiels, Rodney a une vision, celle des motos « entretubes » des années 20, où le réservoir, le plus souvent en forme de bonbonne était entre deux tubes superposés pour accroître la rigidité. Comme l’Oméga est assez bas, il va construire une structure tubulaire pour former un élément qui va structurer la machine au-dessus du réservoir.

L’autre inspiration

La seconde idée maîtresse du projet est un avion militaire, la Lockheed Martin F 117 NH dit Night Hawk, avion furtif dont le fuselage anguleux est censé tromper les les radars. Un style agressif et minimaliste avec un traitement de surface gris anthracite que Rodney a appliqué sur le réservoir, la selle au design particulièrement soigné. La moto doit rouler, aussi Rodney n’a pas oublié l’ergonomie. La position de conduite n’est pas extravagante, avec un guidon de roadster, le buste penché de quelques degrés, les repose-pieds à l’aplomb du bassin. Utilisable, quoi !

Style et techno

Pour cette première moto baptisée NH 78, Rodney a fait appel au dessin 3D pour établir ses cotes et se proportions, puis il a quasiment tout fait lui-même de ses blanches mains. Pour le look radicale, il aurait voulu adapter l’optique de la KTM 1290 Superduke, mais impossible à cause du bus can. Aussi il se rabattra sur un élément Yamaha, mais l’influence de l’Autrichienne est toujours là, les éléments en tube et les ressorts seront peints en orange, ce qui « péte » en contraste avec le gris Lamborghini. La transformation la plus radicale et l’adaptation d’un mono bras AR de de Honda VFR ce qui permet de réduire l’empattement de 22 mm (1473 mm au total), ce qui la rapproche d’une sportive. Pour cela des pièces en alu ont été usinées spécialement et Rodney tient à remercier François d’EMC pour ses précieux conseils pour la position de l’amortisseur.