Originaire du Midwest, Malary Lee a récemment déménagé au Texas. Au volant de son vieux pick-up GMC C1000 V8 de 1965, la benne chargée de motos bien entendu ! Son garage est impressionnant : on y découvre une KTM 150 XC-W et une Husqvarna FX350 pour l’off-road ; un Harley-Davidson Sportster 1200 de 1997 et une Royal Enfield Interceptor 650 pour le flat-track ; une seconde Harley (FXDX de 2000) pour les daily-rides. Et une vieille Honda CB 350 à laquelle elle tient tout particulièrement.

Malary a du chien, une battante qui s’essaie à tout ce qui peut repousser ses limites :« La moto a vraiment commencé pour moi à 19 ans. J’avais toujours su que ce serait un truc qui me plairait, mais il a fallu que j’attende de mettre suffisamment d’argent de côté pour m’acheter une petite 185 cm³. Pour moi, la moto est une façon de me pousser hors de ma zone de confort. Elle me permet de découvrir des expériences, de dépasser mes appréhensions pour me construire une vie plus riche, celle dont j’ai toujours rêvé. C’est ainsi que je suis passée de la route à la compétition. »
Une course sans fin
Malary est en permanence à la recherche de sensations fortes. Elle se nourrit à l’adrénaline, entre randonnées, escalade ou VTT de descente. Elle a d’ailleurs adopté une devise simple : « Dors quand tu seras morte. » Il n’a pas fallu pousser longtemps notre discussion pour le comprendre : Malary dit un grand OUI à toutes les nouvelles expériences qui se présentent à elle. « Une fois je me suis pointée au Monster Jam University pour apprendre à faire des sauts en monster truck », raconte-t-elle en toute simplicité.

C’est ainsi, aussi, qu’elle a découvert le flat-track en 2017 : « Un jour, j’ai reçu un appel de Laetitia Cline (mannequin et journaliste très impliquée dans la moto américaine) me proposant de rejoindre l’équipe qu’elle montait pour participer aux X-Games dans le Minnesota. “Oui, bien sûr !” : comment décemment dire non à une telle opportunité ! Juste après avoir raccroché, je me suis dit qu’il fallait que je sois prête pour un tel rendez-vous. Je n’avais aucune idée de la façon dont on roulait en flat-track, mais j’étais déterminée à essayer et à ne pas avoir l’air ridicule. J’ai même construit une petite piste sur la propriété d’un ami pour m’entraîner ! »
Built Train Race
Suite à cette première expérience, Malary monte son Sportster pour rouler en catégorie hooligan. Plus qu’une nouvelle aventure, elle se découvre dans la discipline une seconde famille : « Je quitte toujours les circuits avec de nouveaux potes. OK nous sommes rivaux sur l’ovale, mais en dehors nous sommes humains et on se soutient mutuellement »

En 2021, Royal Enfield vient frapper à sa porte pour lui proposer une expérience encore inédite. Le distributeur américain de la marque indienne souhaite mettre à l’honneur les femmes et monte un vaste programme baptisé Built Train Race : il regroupe une dizaine de femmes pour créer deux équipes, l’une de vitesse et l’autre de flat-track. Malary rejoint la seconde, bien sûr.
Built Train Race est un programme en trois étapes. La première consiste à développer et modifier une 650 Interceptor en moto de course. Malary se lance alors dans ces modifications, épaulée par un ami. La seconde étape est l’entraînement : la marque organise des roulages et des stages de perfectionnement afin de peaufiner les machines et aguerrir les pilotes pour participer à des vraies compétitions : « L’expérience Built Train Race fut énorme pour moi. C’était la première fois que je possédais une moto neuve, la première fois aussi que je modifiais une machine de mes mains, comme j’en avais envie. Et cette moto, je l’ai pilotée jusque sur le podium de la course de New York ! Je suis extrêmement reconnaissante envers Royal Enfield de m’avoir fait confiance : je ne changerais ce que j’ai vécu dans ce programme pour rien au monde ! »

Shot d’adrénaline
Quel conseil donnerait Malary aux débutantes ? « N’ayez pas peur d’aller chercher ce que vous voulez ! Si vous croyez en vous et restez ouverts au changement, les opportunités se présenteront d’elles-mêmes. Le positif arrive à ceux qui osent ! » Depuis qu’elle a osé dire oui au flat-track, Malary est loin d’en avoir fini avec les half-miles et les nouveaux défis enduro. Merci pour ce grand shot d’adrénaline et d’air frais !