La marque RGNT nous vient de Suède, et si l’acronyme vous semble bizarre, c’est qu’il faut le prononcer Regent (ils ne doivent pas aimer les voyelles). Lancée il y a trois ans, RGNT pousse son développement au pas de charge puisqu’ils ont déjà à la troisième version de leur moto qui est passée par les stades 1.0, 1.5 et désormais 2.0.

RGNT a choisi de se tenir à un look résolument retro qui nous plaît bien. Si la techno est totalement moderne, la moto lorgne plutôt vers les années 60 avec un réservoir en vrai métal poli qui fait penser à une Husqvarna CR quand il est peint en rouge, ce que ne renient pas ces Suédois ! Les motos adoptent des roues à rayon, un cadre double berceau, et les suspensions proviennent du catalogue Paioli qui a les droits de reproduction de la fourche Ceriani au look résolument sixties.

Dans un environnement futuriste dominé par les productions asiatiques, les RGNT tranchent avec une qualité de fabrication évidente. Les selles sont en cuir (une tannerie centenaire établie en Suède), l’alu poli est bien présent et le bloc batterie en métal agrémenté d’ailettes polies est recouvert d’une peinture granitée qui rappelle un vrai moteur. Seule la peinture argent du cadre de la scrambler ressemble à un meuble en tubes d’acier Ikea, impression qu’on n’a pas avec le cadre noir.


Deux façons de s’électriser
En effet, deux modèles sont dans la gamme, la Classic n°1 SEL et la Scrambler n°1 SEL. Cette dernière n’a pas vraiment de garde au sol en plus (la selle culmine à 830 mm sur les deux machines) il s’agit plus d’un traitement stylistique : fourche noire au lieu de la Paioli polie, soufflets de fourche, combinés à bonbonne séparée, jantes Excel japonaises noires, grand guidon et pneus Avon trail Trailrider en lieu des Roadrider. Elle renonce à l’original porte-paquet en fil chromé installé en pente au-dessus du rembourrage de la selle.

Silence, on roule !
Quand on parle performance, il est assez difficile de comparer à une moto thermique. Sur le papier 21 kW ne font que 28 chevaux. Mais le couple du moteur électrique est très étonnant. Au feu rouge, ça surprend même une moto thermique 600 cm3, pas forcément sur ses gardes mais vexée de l’accélération de l’électrique. La moto est donnée pour 120 km/h, ce que nous n’avons pas pu vérifier lors de notre ride urbain, mais un pont s’est dégagé juste au moment de traverser la Seine. L’espace de la franchir, on est passé de 0 à 90 km/h avec le mode Boost qui pousse la puissance à 50 kW. Deux autres modes permettent de rouler plus cool et d’économiser la batterie. Toutes les infos vous sont transmises sur le HMI (Human Machine Interface) qu’on appelle nous un écran.

Autre nouveauté sur le modèle 2.0, le frein moteur. Coupez les gaz (le jus) et tournez la poignée vers l’avant, le moteur va freiner la roue, comme un frein arrière. Il s’agit d’un ralentisseur, mais pas besoin de toucher aux leviers de frein quand on veut moduler sa vitesse dans le trafic par exemple. Les freins justement, de fabrication espagnole par J. Juan, sont couplés. RGNT n’a pas monté d’ABS mais un CBS, les deux freins sont couplés via une centrale hydraulique. Les durits tressées ajoutent à la qualité de fabrication et la puissance est amplement suffisante avec 160 kg sur la balance.

Agiles, quoiqu’un peu sèches de suspensions, les RGNT sont de très bonnes motos de ville. Elles fonctionnent évidemment sans un bruit ce qui surprend pas mal de monde. A petite vitesse, elles émettent un petit son de soucoupe volante pour prévenir les piétons qui ne vous entendent pas venir.

Le modèle 2.0 dispose désormais d’une prise type 2 logée dans le faux bouchon de réservoir en alu. Le chargeur est en effet intégré à la moto. Grâce à cela vous pouvez recharger votre moto dans la rue sur une borne en 3 heures de temps (de 20 à 80%). Les prises type 2 permettent une recharge beaucoup plus rapide qu’avec une prise 220 qui va nécessiter au moins 6 heures de charge. Pouvoir alterner les deux modes de charge est intéressant, si vous avez la possibilité de la charger à la maison et dans la rue, car les bornes ne sont pas tout le temps libres.

La Classic SEL est au prix de 14 495 € et le Scrambler SEL coûte un billet de plus à 15 495 €.

RGNT avait également amené à Paris un concept-bike de racer avec un carénage en alu, bracelets et freins suédois ISR. Sympa !
