Et si un renouveau stylistique venait d’Inde, là-même où sont fabriquées les Royal Enfield ? Rajputana (espérons qu’ils n’aient pas trop de clients hispanophiles) est une échoppe établie à Jaipur, dans la province du Rajastan. Au plus près du constructeur qui a le vent en poupe, il apporte avec ce bobber une touche made in India.
The empire strikes back
Bien que le bobber soit un genre purement américain Rajputana Custom Motorcycle manie les codes britanniques et indiens, l’ADN de Royal Enfield pour traiter ce thème. Le cadre est un rigide en acier qu’il a trempé dans pot de british racing green métallisé un peu plus foncé qu’à l’ordinaire. Le twin de 650 cm3 emprunté à une Continental GT est aussi peint dans cette teinte qui passe pour du noir en plein soleil mais dont les reflets vert émeraude se repèrent dans l’ombre. Le réservoir est dans un gris classique, c’est pour mieux faire ressortir la spécialité de Rajputana, qui sont les accessoires en cuivre jaune.
Brass touch
Vous pouvez acheter les mêmes accessoires sur le site du préparateur indien : embouts de guidon, bouchon de réservoir usiné dans le cuivre, badges de réservoir, faux cornets d’admission. Les tubes d’échappement sont dissimulés sous de la bande thermique noire et sont terminés par des mini trompettes en cuivre, sans doute qu’on Inde, la traque aux décibels ce sera pour le siècle prochain.
Le plus compliqué
Là où Rajahputana a fait dans l’inédit, c’est en adoptant une fourche type Harley springer, tout pour le look avec un minimum d’amortissement, vu que l’arrière est rigide. Pour les roues, on fait dans de l’interchangeable, vu que l’avant et l’arrière ont la même taille, chaussées de pneus Coker américains de 5.00 x 16 pouces. Le freinage est confié au fabricant indien Bybre. Le plus malin est d’avoir créé pour combler l’espace derrière les cylindres un faux réservoir d’huile comme les machines des années 40. Comme l’huile est naturellement contenue dans les carters moteurs, ce contenant est en fait un second réservoir d’essence avec sa propre pompe, qui permet d’avoir une autonomie tout à fait correcte. Le réservoir principal peut alors être affiné pour des questions d’esthétique. Un hublot en cuivre a été pratiqué sur le côté droit, ça ressemble aux mécaniques d’antan !
Au final ce bobber indien a une identité qui lui est propre, il fleure bon l’Empire avec ses filets cuivrés, sa selle à ressorts en cuir pleine fleur, mais on souhaite bien du plaisir à son propriétaire sur les routes défoncées de l’Inde avec le cadre rigide !