L’anodisation permet de tout faire : rouge, bleu ou violet, quelques bains d’électrolyse suffisent à donner à tout métal la couleur choisie. Mais l’aluminium vert, c’est autre chose. Ecolo parce qu’il peut être entièrement recyclé, l’alu devient vert lorsqu’il est produit à l’aide d’énergies renouvelables et non plus avec des énergies fossiles, pétrole ou charbon.
Depuis les années 80, Yamaha est un pionnier du travail de l’aluminium. En 1980 et 81, les 500 OW48R puis OW53 de Kenny Roberts inauguraient des cadres alu. En 1985, le constructeur d’Iwata lançait sa dénomination Deltabox, symbole du châssis alu, avec la TZR 250 réservée au marché japonais, puis avec la 1000 FZR de 1987. Depuis, l’alu a envahi la conception des motos. Selon le constructeur, il représente jusqu’à 31% du poids total d’une moto.

Depuis les premiers châssis des années 80, le travail de l’alu a considérablement évolué. Ainsi, depuis 20 ans, Yamaha développe la fonderie d’aluminium sous pression : les fameux cadres Deltabox sont moulés en demi-coques soudées ensemble, ce qui permet d’affiner au maximum l’épaisseur des parois. Sur la dernière XSR 900 par exemple, l’épaisseur du cadre varie entre 1,7 et 3,5 mm selon les rigidités recherchées. Non seulement le constructeur utilise le moins de matériau possible, mais il favorise à 80% de l’aluminium recyclé. L’alu Yam était déjà vertueux.

En 2023, Yamaha décide de lancer une nouvelle étape de son plan environnemental dont l’objectif est d’atteindre la neutralité carbone pour l’ensemble de ses activités : quand l’usage de l’aluminium recyclé est proscrit, le constructeur opte donc pour de l’aluminium vert. Sa production à l’aide d’énergies renouvelables permet de réduire de 60% les émissions de CO2 par rapport à un alliage standard. Yamaha est le premier constructeur japonais à s’imposer cette contrainte.